Tout va bien, tout va bien... (oui, ici aussi!)

Bonsoir, c'est enfin Mary!

Eh oui, je ne sais pas si c'est parce qu'il ne compte que 28 jours que le mois de février... euh... j'allais écrire : a l'air plus court que les autres... Bien vu, hein!
Vous dites? Déficit de sommeil? Clairement, oui...
Clap, 2ème:  je ne sais pas si c'est parce qu'il ne compte que 28 jours que le mois de février est aussi rempli pour moi cette année. Ou si c'est juste parce que, moi non plus, je n'arrive pas à faire des choix et j'essaie de combiner plein de choses dans mon agenda. (n'empêche que moi, contrairement à un certain Peter, il ne faut pas encore prendre un ticket - acheter un ticket?- pour me voir...)

Donc, mieux vaut tard que jamais, j'ai envie de réagir sur un sujet depuis 15 jours, je vais tenter de le faire ce soir. En espérant ne pas être trop confuse... je suis vraiment en déficit de sommeil...
--> tenez, voici le fil conducteur du message, prenez-le fermement et accrochez-vous, suivez le jusqu'au bout (vous reconnaitrez facilement, c'est indiqué par une signature, 'Mary'), ne vous perdez pas en route, ne mélangez pas en suivant le fil de mes pensées (lui, on n'est jamais sûr d'où il peut vous mener...)

En fait, ce dont j'avais envie de vous parler, c'était de quelque chose de très sérieux: le discours d'Elio Di Rupo sur l'état de la Wallonie (et pas l'Etat de Wallonie, hein!).
Si vous vous demandez pourquoi j'ai intitulé ce message "Tout va bien" alors que ce n'était pas complètement le message d'Elio (ça aurait plutôt été "Ca va mieux"), sachez que c'était pour être raccord et taper, pour une fois, un post sur chaque blog avec le même titre alors que ne parlant pas de la même chose... On s'amuse comme on peut! :-)

Donc, je sens que je vais vous surprendre. Parce que vous savez que je ne porte pas spécialement mon ancien bourgmestre dans mon coeur (et pour les éternels distraits qui vont me dire "Mais il est toujours bourgmestre de Mons!", je répète : "oui mais moi je ne suis plus montoise" - d'ailleurs faudra que j'aille faire ma carte d'identité - euh oui vous vous en foutez... C'était un piège, cramponnez-vous au fil conducteur!)...
Donc, pour en revenir à ce cher Elio... j'ai plutôt apprécié son discours. Contrairement, d'après les échos que j'ai eu, à la majorité de la 'base' socialiste du Borinage (profond) que ma maman cotoie dans son boulot.
Là, l'avis semblait plutôt être qu'il est devenu fou, qu'il est déconnecté de la réalité...

Je trouve qu'il fallait un certain courage pour faire un discours aussi "engagé"... Oser dire qu'il faut aimer la Wallonie et être fier de ce qu'on est. Dire qu'il y a des choses qui vont bien. Qui vont mieux en tout cas. Oser casser les clichés: oui, il y a aussi une Wallonie qui (se) bouge, qui cherche à innover, qui travaille, n'en déplaise à ceux qui voudraient se limiter à quelques exemples de mauvaise gestion ou de mauvaise volonté pour mettre tout le monde dans le même panier.
Oser comparer à la Flandre et voir qu'on est aussi attractif au sud du pays, sinon plus. D'ailleurs la réaction chez nos amis flamands (comme ils disent... euh, comme Elio a dit) semblait plutôt positive. Peut-être était-ce juste face caméra francophones? En tout cas Yves Leterme prétendait se réjouir de bonnes nouvelles pour la Wallonie, même si du coup c'était sur un indicateur moins bon pour la Flandre... mais bon de là à dire qu'il le pense... Puisque ce type est un parfait bilingue, traduisez qu'il parle un parfait ... "double langage"! Il parait que c'est journalistiquement inattaquable de le dire ainsi (et c'est un journaliste qui le dit), alors, même si ce blog n'a aucune ambition journalistique... autant ne pas prendre de risques ;-) (et réutiliser une formule qui, je l'avoue, m'a bien plu!)

En tout les cas, le message était clair, et sans optimisme exagéré, c'est bien utile je crois de souligner ce qui va mieux plutôt que de se lamenter (ou pire, se planquer derrière ces constats négatifs pour justifier de ne rien faire).
Sans non plus nous balancer trop de belles paroles: bien sûr le chômage reste beaucoup trop élevé et cela reste un problème. Cela, il ne l'a pas occulté.

Alors, bien sûr, Di Rupo a soigneusement évité les thèmes à risque, la bonne gouvernance, les scandales à répétition ayant touché son parti... Mais bon, il y avait vraiment des gens assez naïfs pour imaginer qu'il allait s'enfoncer lui-même en évoquant les casseroles accrochées quelque part entre le P et le S de son parti... Restons réalistes!

Alors oui, on peut lui reprocher d'avoir gommé des éléments. De ne pas avoir parlé beaucoup de perspectives d'avenir. Mais quand même... Je trouve qu'un discours qui se veut mobilisateur, ça ne peut pas faire de mal. Et qu'il faut commencer par y croire. Bien sûr, ça ne garantit pas le succès. Mais si on part en se disant que rien ne va et que la Wallonie est au fond du gouffre, qu'on n'y arrivera pas, que rien ne s'améliore... On est sûr de n'arriver qu'à s'enfoncer plus. Bien sûr de belles paroles ou des promesses ne suffiront jamais. Mais si déjà certains y croient. Si déjà, l'opinion publique générale pouvait être un peu moins négative ou cynique sur le mâle... euh pardon, encore un croisement de fils (de fil au pluriel, pas de fils du père, hein! - pour rester dans le croisement)... le mal wallon.

Oui, je suis une optimiste. Oui, j'ai envie d'y croire quand j'entends que des choses s'améliorent en Wallonie. Quand je pense à des gens que je connais qui se donnent pour cela. A ceux qui encouragent la créativité. Qui soutiennent l'innovation. Qui tentent de de transmettre l'envie d'entreprendre.
Alors pour moi le discours de Di Rupo, c'était une infime reconnaissance pour tous ceux qui bougent pour faire bouger la Wallonie... Et rien que pour ça, je trouve ça très bien!

[Malade? non... mais oui ça m'arrive de dire du bien de Di Rupo! Pas souvent? ah ça...]
Si je voulais être mauvaise langue, je dirais qu'après Verhofstadt qui jouait les capitaines de navire au fédéral, Elio a peut être voulu montrer qu'il a aussi l'étoffe pour faire des discours mobilisateurs et des envolées lyriques... Puisqu'il n'est pas demandeur mais que...
A ce propos, l'article du Vif d'il y a une ou deux semaines est très intéressant (même si pas très encourageant pour ce pauvre Elio: en gros, il explique pourquoi Elio Di Rupo ne sera pas notre prochain premier ministre, et pourquoi il a lancé la campagne là dessus pour orienter le débat vers 'autre chose' que les casseroles que j'évoquais plus haut)...

C'est qu'ils commencent tôt la campagne cette année... Comme Verhostadt justement, avec son open vld. D'ailleurs je trouve un peu exagéré qu'on ne lui parle toujours que de ces fameuses facilités. Il faut bien qu'il relance un peu son parti (je rêve ou tous les partis flamands parlent plus ou moins de modifier les facilités?).
Puis il n'a pas tort sur tout, en tout cas sur le fait de réformer pour mieux faire fonctionner le pays et mettre les compétences où c'est le plus utile, sans tuer la solidarité ni mener à la séparation du pays... Sur les principes en tout cas, il ne me semble pas si déraisonnable. Bon, je n'ai pas encore pris le temps de voir ce qu'il dit au nord... mais question bilinguisme (...) je le crois quand même moins "fort" que Leterme... non?

Par contre je ne sais pas ce qu'ils ont tous, à dire qu'il n'y a plus de gauche ou de droite... (vous connaissez la suite, suivez le fil "Sois belge", il y a un avant devant et un arrière derrière...). Après Elio et ses progressistes vs régressistes, Verhostadt s'y met, et je l'ai entendu opposer les ouverts (tournés vers l'avenir) et les fermés (qui propagent la peur)
Amusant d'entendre dans le même temps qu'en France, Ségolène, elle, a intérêt à relancer l'opposition gauche-droite si elle veut s'attirer des voix (surtout avec le centriste Bayrou qui semble avoir un certain succès dans les sondages). Tiens en parlant de Mme Royal, vous avez entendu, dans ses mesures concrètes, elle propose de demander aux entreprises qui licencient après avoir touché des aides de l'état, de rembourser ces aides. Aurait-elle entendu parler de VW Forest?

Bref, pour en revenir à notre petit pays, je pense que les prochains mois s'annoncent éprouvants pour nos hommes et femmes politiques... Et je trouve cette idée, qui semble revenir souvent dernièrement, d'une circonscription nationale, plutôt intéressante! (même si ça pourrait être difficile à mettre en place - et qu'il est dommage que dans les résultats on doive respecter les proportions flamands/francophones). Imaginez que chaque parti doive séduire des deux côtés de la frontière linguistique... cela changerait peut être les discours, peut être aussi les regards portés sur l'autre moitié du pays, non? Et pas sûr que les parfaits "bilingues" soient ceux qui s'en tirent le mieux...

Vous m'avez suivie jusqu'ici? Parfait. C'est le moment de se dire bonne nuit, et de lâcher le fil conducteur

Mary