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Nos délires schizo-maniaco-psychotiques
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1 juillet 2007

And the twelve points of the jury go to...

Coucou tout le monde, c'est Mary!

Non, non, rassurez-vous, je ne vais pas vous parler d'Eurovision! D'ailleurs c'était en mai, l'Eurovision, il me semble, non? (:-) étrangement, je me souviens très bien ce que j'ai fait le soir de l'Eurovision, mais j'ai pas regardé... j'étais pas chez moi)

Par contre, j'ai envie de vous faire part de quelques réflexions... d'une jurée.

Eh oui, samedi dernier, expérience nouvelle... je me suis retrouvée dans un jury!
Non, pas un jury d'assises, heureusement!
Mais un jury 'externe', un jury de travaux de fin d'études...

En fait, comme je suis plus ou moins impliquée dans différents 'projets' entre la société pour laquelle je bosse et mon ancienne unif', un collègue m'a proposé de l'accompagner dans un jury samedi dernier. Je pensais au départ que j'allais simplement là comme spectatrice, mais non... Je me suis retrouvée membre d'un jury, avec donc la responsabilité de juger et de mettre des points!
Enfin, n'exagérons rien, on était assez nombreux, et comme on remet une note moyenne pour le jury, je n'avais pas une responsabilité énorme, pas un poids important dans la balance.

N'empêche. Il y a 3 ans, c'était moi qui était à la place de ces étudiants. Difficile dès lors de faire totalement abstraction des souvenirs et de se retrouver de l'autre côté de la barrière, de poser des questions alors qu'on se rend compte qu'elles vont mettre l'étudiant en difficulté, et en même temps, c'est pour ça qu'on est là...
Difficile, surtout, de juger sur une présentation de 20 minutes, alors qu'on n'a pas eu la possibilité de lire le travail (enfin, le dossier est à disposition pendant la présentation, et on se trouve donc face à un choix: écouter l'étudiant ou se concentrer quelques minutes pour feuilleter et parcourir en diagonale les 50 ou 80 pages de rapport du TFE)... Difficile, simplement, d'appréhender la vraie valeur du travail quand on n'en connait pas le contexte... et qu'on ne maîtrise pas forcément le domaine en question (ben oui c'est vaste l'informatique!).
Donc, moyennement convaincue de ma capacité à donner une cote 'juste', quand même. Mais c'est pareil pour tout le monde, alors...

Bilan? Heureusement, on a eu droit aux présentations de 2 bons travaux! (eh oui, seulement 2! Initialement, 3 étaient prévus, mais pour le 3ème, apparemment, ce sera septembre! Faut dire, ils étaient vraiment pas nombreux, les "IG" sortant cette année!!)
Constatation personnelle: je me demande si c'est une bonne idée de proposer des sujets de TFE l'an prochain (enfin pour en encadrer l'année d'après, quoi!). J'ai l'impression que je risque d'être plutôt exigeante, comme promoteuse (promotrice? Pfff... mais c'est quoi encore ce mot qui se met pas au féminin?). Eh oui, j'attendrais que les étudiants aillent au fond des choses, et en tout cas ne négligent pas d'aspects du travail (quitte, comme le temps reste limité, à simplement baliser la piste, en mentionnant les domaines qui restent à creuser).

C'est vrai, pour prendre un exemple des TFE vus cette année, je trouve ça dommage, quelqu'un qui fait un travail destiné à 2 catégories de personnes et ne travaille, pour le design, le cahier de charges, etc..., qu'avec la première catégorie! Parce que bien sûr, quand on est étudiant et qu'on a 23 ans, on peut facilement se mettre dans la peau de jeunes parents, et imaginer leurs besoins... ou simplement, leur sentiment vis à vis de l'utilisation d'Internet. Bien sûr!
En tout cas, moi, si j'avais été promoteuse, donc, j'aurais demandé à l'étudiant de réaliser une petite étude d'acceptation vis à vis des parents, aussi! (ben oui en plus ça fait partie du "G" de Info et Gestion, ce genre d'étude!).
Après, il faut lui laisser que son travail semblait solide, mais... pas pu m'empêcher de lui poser des questions sur ce volet, quand même.
(... allons, Mary, avoue...)
Ok, ok, d'accord, c'est un peu aussi parce que je le trouvais "un peu" trop sûr de lui, genre 'mon travail est nickel et génial et j'ai bien bossé, et je suis bon'... Et j'ai "un peu" horreur de ça. Donc forcément comme pour moi il avait oublié un aspect je l'ai un peu titillé sur le sujet.
Quoi, pas gentille?
Eh oui, je n'ai pas de recette pour faire abstraction de ce genre de considérations, j'ai déjà fait passer des pré-entretiens d'embauche et c'est pareil, y'a toujours une question de feeling. Je suis consciente que ça manque d'objectivité, mais si je ne "sens" pas quelqu'un, qu'il est trop grande gueule, trop arrogant, je n'arriverai pas à faire totalement abstraction d'un a priori négatif si je dois le juger.
Mais pour en revenir à l'étudiant, j'ai quand même été gentille sur ma cotation, rassurez-vous.

Autre constatation: il y a vraiment un gouffre entre l'université et le monde du travail.
Oui, bon, c'est pas une découverte, d'accord. Mais à ce point!?
Ou alors on n'a pas eu tous les éléments, mais autrement, dans le jury, on a été franchement choqués par les résultats des étudiants qu'on a vus, lors du jury interne.
En effet, pour le jury externe, les 2 se valaient plus ou moins en terme de qualité de travail, et certains les ont départagés en mettant une meilleure cote au 2ème, pour un travail plus original et parce qu'il était plus sûr de lui donc présentation plus agréable (comme quoi... je n'ai pas le même avis que la majorité, pour le coup! Moi je les avais mis à égalité, si vous voulez savoir! Parce que pour l'originalité, ok, mais il a suivi un projet de l'année précédente en fait - qui lui était effectivement plutôt original!)

Bref, on arrivait bien à une moyenne un peu plus élevée pour le 2ème, mais les 2 avaient une moyenne supérieure à 80%. Et là, on apprend les résultats de l'interne. Si, pour le 2ème, on était très proche, le 1er s'était pris une note de 50% en interne!!
Là, franchement, on n'a pas compris! L'explication qu'on nous a donnée? Travail pas original, de 'suiveur'.
Bon, j'vous explique le contexte, vous allez comprendre l'immense décalage entre l'unif et l'entreprise.

L'étudiant en question suivait en fait les cours en horaire décalé (à Charleroi - mais ça n'a rien à voir dans l'affaire, je vous rassure), et donc, il travaille déjà. Et il a réalisé comme travail de fin d'études, un projet en collaboration avec sa société... Banksys. Un projet de sécurité et d'accès aux données. Vous imaginez combien ce genre de choses n'est pas du tout critique chez Banksys!!! Eh bien, le projet a été mis en place et tourne en production!
Seulement voilà, pour ces messieurs de l'université, l'étude réalisée n'était pas assez large, certaines hypothèses ou certains choix ont été pris au départ, alors qu'on aurait pu justifier de faire d'autres choix technologiques, etc...

Stop! On était tous effarés dans le jury! Non mais ils se rendent pas compte, là? Un projet mis en production, c'est quand même synonyme de réussite, non??? Et puis, dans une structure comme Banksys, il faut vraiment croire au Père Noël pour s'imaginer que quelqu'un (qui plus ent, quelqu'un qui réalise un TFE) puisse avoir le champ libre d'imposer telle ou telle solution technologique! On peut proposer des arguments, mais... Si une partie des choix ont été pris par la société, je mets le promoteur en question au défi de les faire changer d'avis!
Etudier, pour le 'fun', d'autres possibilités en sachant qu'elles ne seront pas retenues? Oui, ça aurait apporté au TFE, d'un point de vue académique. Mais... Vous connaissez beaucoup de sociétés qui vont vous laisser le temps d'en "perdre" (de leur point de vue)?? Franchement, quand je vois comment je suis pieds et poings liés sur ma mission actuelle... Moi aussi j'aimerais changer les priorités et faire une meilleure étude des besoins avant de continuer... Et alors? Pas le temps, pas la priorité... oui, chef!

Alors vraiment, je ne m'imaginais pas que le décalage était si grand, que certains profs n'avaient vraiment aucune idée de la réalité des projets, avec la pression des deadlines de mise en production, dans les entreprises. Il serait temps qu'ils se réveillent, là! Parce qu'autrement, tous les malheureux étudiants qui voudront travailler sur un TFE en collaboration avec une entreprise... je les plains!

Franchement, nous, on n'a pas fait jouer cela dans l'autre sens... C'est vrai, l'autre étudiant, on aurait eu pas mal de trucs à lui reprocher. Surtout un membre du jury qui travaille un peu sur le même genre de développements... Il a souligné un manque de 'professionalisme', d'anticipation de certaines choses. Bien normal! On sait que quand on est encore aux études, on ne peut pas imaginer ce genre de choses, que l'expérience, ça s'acquiert dans le monde du travail, ensuite (même si entre nous, dans les p'tits juniors qui viennent de sortir, certains n'en ont pas encore tout à fait conscience... ah là là... enfin passons!)

Bref, tout ça pour dire qu'il serait temps de mettre en place de meilleurs partenariats universités/entreprises, mais pas seulement pour les étudiants, aussi pour rendre un peu le sens des réalités à quelques profs!! (heureusement, pas tous!)

Allez, sur ces réflexions, je vous laisse.
Bonnes vacances à ceux qui en ont, bon séjour à ceux qui partent... Moi je serai fidèle au poste (enfin si je ne deviens pas folle au boulot!), pas de vacances avant mi-août!

Mary

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